Page:Essai sur la régénération physique, morale et politique des Juifs.djvu/32

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remment ; &, s’il est une religion capable de choquer l’amour propre de ceux qui n’en sont point sectateurs, c’est assurément la religion juive : ainsi l’avoit fait à dessein son divin auteur, pour élever une barriere entre son peuple & la corruption des peuples idolâtres qui de toute part l’avoisinoient. Le judaïsme offre un culte exclusif ; & quoiqu’il impose l’obligation d’une philanthropie universelle, sa singularité paroît tendre à faire envisager les autres hommes comme d’odieux profanes(2). Il professe l’unité de Dieu, & les Gentils se révoltoient contre Un dogme qui sappoit les fondemens du paganisme : d’ailleurs ils ne parloient qu’avec un sourire dérisoire de la Circoncision, le plus antique de tous les rites ; & du ridicule au mépris le passage est immédiat. Il est de principe en morale qu’on ne hait gueres ce qu’on dédaigne ; mais le malheur des Juifs les a soumis à l’exception. Le mépris les destinoit à la flétrissure, & la rage aux tourmens. Les Chrétiens voyant en eux les auteurs d’un déicide, oublioient quelquefois l’exemple de leur fondateur, qui a prié sur la croix pour ses bourreaux. Mahomet commença par marquer aux Juifs beaucoup de considération, mais bientôt ce sentiment fit place à la fureur. Son alcoran retentit d’exclamations violentes contre des hom-