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bienfaisance, toute humanité cesse dans les cœurs de ceux qui corrompent, ou aliènent les motifs de toutes bonnes actions, qui en détournent, en interrompent l’usage, ou ne l’appliquent qu’à des inutilités, et savent profiter de cette corruption pour tyranniser les mortels ?

Ce qu’il fallait conclure des observations précédentes.

N’était-il pas facile, après toutes ces observations, de conclure que la véritable bienfaisance est fille de l’amour de notre être, dégagé de toute crainte, de toute espérance erronée ou frivole ? Expliquons ceci.

De quelle sorte de crainte ou d’espérance la bienfaisance ne doit point dépendre.

Je dis que la bienfaisance doit être indépendante de toutes ces craintes, de toutes ces espérances erronées, et qui néanmoins, par la force des préjugés, excitent chez les hommes les passions les plus violentes et les plus nuisibles. Il y a encore d’autres craintes, d’autres espérances fondées sur de fâcheuses réalités, qui ne pourraient troubler notre repos, si l’homme était constamment bienfaisant, et dont, par conséquent, cette bonne qualité ne dépend pas, non plus que des premières.

Voici, au contraire, comme les éléments ou les premières leçons de cette aimable pratique. Il est des inquiétudes de la nature, des penchants doux qui nous excitent à tra-