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QUATRIÈME PARTIE.

MODÈLE DE LÉGISLATION CONFORME AUX INTENTIONS
DE LA NATURE.


Je donne cette esquisse de lois par forme d’appendice, et comme un hors-d’œuvre, puisqu’il n’est malheureusement que trop vrai qu’il serait comme impossible, de nos jours, de former une pareille république.

Tout lecteur sensé jugera sur ce texte, qui n’a pas besoin de longs commentaires, de combien de misères ces lois délivreraient les hommes. Je viens de prouver qu’il eût été facile aux premiers législateurs de faire que les peuples n’en eussent point connu d’autres ; si mes preuves sont complètes, j’ai rempli mon objet.

Je n’ai pas la témérité de prétendre réformer le genre humain, mais assez de courage pour dire la vérité, sans me soucier des criailleries de ceux qui la redoutent, parce qu’ils ont intérêt de tromper notre espèce, ou de la laisser dans des erreurs dont ils sont eux-mêmes les dupes[1].

  1. Cette quatrième partie que l’auteur appelle un hors-d’œuvre n’est pas en général rédigée avec autant de soin que les trois premières ; elle contient, à côté de lois fort justes, quelques articles qu’on désirerait ne pas trouver dans un ouvrage si éminent. Du reste l’auteur, en conseillant de faire adopter des lois à peu près pareilles à celles qu’il propose, laisse à l’ingéniosité des codificateurs le soin d’en trouver de plus conformes à l’esprit de sa doctrine, renfermé dans l’admirable dissertation qu’on vient de lire. — V.