Page:Etienne-Gabriel Morelly - Code De La Nature.djvu/52

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à quelques uns seulement, parce que les autres son rassasiés ; ainsi personne n’en est absolument le maître, ni n’a droit de prétendre l’être.

C’est sur la stabilité de cette base que la nature avait appuyé ce qui devait être changeant et mobile ; elle avait pris soin d’en régler et combiner les mouvements.

Exposition détaillée des vrais fondements de sociabilité.

Je m’arrêterai encore à considérer les fondements, l’ordre, et l’assortiment des principaux ressorts de cette admirable machine :

1o Unité indivisible de fonds de patrimoine, et usage commun de ses productions ;

2o Abondance et variété de ces productions plus étendues que nos besoins, mais que nous ne pouvons recueillir sans travail ; tels sont les préparatifs de notre conservation, les soutiens de notre être.

Repassons aussi sur ce que la nature a fait pour disposer les hommes à une unanimité, à une concorde générale, et comment elle a prévenu le conflit de prétentions qui pourrait arriver dans quelques cas particuliers.

1o Elle fait sentir aux hommes, par la parité de sentiments et de besoins, leur égalité de conditions et de droits, et la nécessité d’un travail commun.

2o Par la variété momentanée de ces besoins, qui fait qu’ils ne nous affectent pas tous, ni également, ni dans les mêmes instants, elle nous avertit de relâcher quelque-fois de ces droits pour les céder à d’autres, et nous induit à le faire sans peine.

3o Quelquefois elle prévient entre nous l’opposition, la concurrence des désirs, des goûts, des inclinations, par un nombre suffisant d’objets capables de les conten-