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Page:Etienne Falconnet - Oeuvres complètes, tome 1, 1808.djvu/114

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un ſatyre qui admire des flûtes, une Minerve, des athletes vainqueurs dans les cinq combats de Delphes, un Hercule qui eſt près du grand Cirque dans la maiſon de Pompée le Grand. Erinna nous apprend dans ſes poéſies que Myron a fait un monument à une cigale & à une ſauterelle. Il a fait auſſi un Apollon que le triumvir M. Antoine avoit enlevé d’Epheſe, & qu’Auguſte rendit en ayant été averti en ſonge. Il paroît que Myron a le premier mis plus de variété dans l’art, qu’il a été plus harmonieux que Polyclete, & plus exact à obſerver la proportion : mais ſe bornant à la repréſentation des corps, il n’a point exprimé les paſſions, les ſentiments de l’ame ; il n’a point traité les cheveux &c les poils des parties naturelles d’une maniere plus recherchée, plus correcte, que ne l’avoit fait la groſſiere antiquité (33).

4°. Pythagore, de Rhege en Italie, l’emporta ſur lui dans l’athlete poſé à Delphes. Il fut auſſi ſurpaſſé par Pythagore le Léontin, qui fit Aſtylon

    ne veuille que Myron qui avoit fait une cigale & une ſauterelle, eût fait auſſi l’eſpece de baleine que nous nommons ſcie ou eſpadon, que les Latins nomment priſtis, & que les Grecs appelloient πρίστης. M. Poinſinet traduit des manouvriers appellés priſtes ; mais cette traduction a besoin d’être elle-même traduite pour faire entendre ce que ſignifie le mot priſtes. Au reſte, je ſuis loin de défendre pour ce mot la ſignification que j’ai adoptée.