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Page:Etienne Falconnet - Oeuvres complètes, tome 1, 1808.djvu/86

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pereur. Ces eſpeces ont bientôt manqué ; le livien même eſt devenu fort rare. Le plus recherché aujourd’hui eſt le marianum, qu’on appelle airain de Cordoue ; après le livien, c’eſt celui qui abſorbe le plus de calamine, & qui dans les ſeſterces & les dupondius approche davantage de la bonté de l’aurichalcum. On n’emploie pour les as que l’airain de Cypre. J’ai parlé juſqu’ici de l’excellence de l’airain naturel.

section troisieme.
De celui de Corinthe.

Les autres eſpeces ſont artificielles : j’en parlerai en indiquant celles qui ont eu la plus grande célébrité. Autrefois le cuivre étoit mêlé avec l’or & l’argent, & cependant le travail étoit encore plus précieux que ce mélange : on ne ſait aujourd’hui lequel vaut moins du travail ou de la matiere. Il eſt ſurprenant que, le prix des ouvrages n’ayant plus de bornes, la dignité de l’art ſoit anéantie. C’eſt qu’on a commencé à l’exercer, comme tous les autres, pour l’amour du gain, tandis qu’autrefois on n’avoit en vue que la gloire. Auſſi ſes productions furent-elles attribuées aux dieux, & les hommes les plus diſtingués des nations vouloient qu’il ſervît à les illuſtrer. Aujourd’hui le moyen de fondre le bronze précieux eſt ſi bien perdu, que depuis long-temps le haſard ne ſupplée pas même au défaut de l’art (1).

De tous les airains qui eurent anciennement de