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Page:Euclide - Les Œuvres, Peyrard, 1814, I.djvu/48

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�xli INSTITUT DE FRANCE. CLASSE DʼHISTOIRE ET DE LʼITTÉRATURE ANCIENNE. Paris, le 26 Février 1814. Le Sécrétaire perpétuel de la Classe, à Son Excellence le Ministre de l’intérieur. Monsieur LE COMTE, Les Éléments dʼEuclide ne renfermant que des définitions et des propositions de géométrie, sont essentiellement du ressort de la. Classe des Sciences physiques et mathématiques, et sont entiérement étrangers, pour le fonds, au genre des travaux de celle dʼhistoire et de littérature ancienne. Cette Classe cependant, pour répondre, autant quʼil est en elle, au témoignage de confiance que Votre Excellence a jugé à propos de lu1 donner en la consultant sur le mérite du travail de M. Peyrard, sʼest empressée de lʼexaminer sous le petit nombre de rapports qui la concernent ct sur lesquels elle peut avoir une opinion motivée. Le compte que M. Delambre rendit il y a quelques années à la première Classe de Ja traduction française dʼEuclide, et celui quil vient de (ui rendre de lʼédition du texte et des traductions latine et française dont il est accompagné, ainsi que de lʼensemble du travail de M. Peyrard, présentent les détails les plus intéressants qui supposent un examen très-approfondi de ce travail sous le rapport littéraire et sous celui de la science, et font connaitre suffisamment ce quʼon doit en penser. La classe dʼhistoire a donc cru devoir se borner à soumettre à Votre Excellence quelques observations générales sur la partie littéraire de lʼouvrage, et sur la maniere dont il est exécuté. Le texte dʼEuclide lui a paru plus correct dans la nouvelle édition que dans les éditions antérieures ; cependant elle pense que celle qui fut publiée à Bäle en 1535, par Simon Grynœus, malgré quelques fautes dʼimpression, moins nombreuscs quʼon ne le croit communément, et faciles à corriger, sera toujours précieuse aux amateurs de la langue grecque. La partie typographique est en général soignée dans lʼédition de M. Peyrard : il sʼy est néanmoins glissé quelques fautes d’impressiou, surtout vers la fin du yolume. . En comparant le texte grec de cette édition avec celui des éditions précédentes, on y remarque quelques différences. Les plus essentielles ont été relevées et appréciées dans le rapport fait à la première Classe, qui constate encore que lʼéditeur a rempli heureuscment plusieurs lacunes avec le secours des manuscrits. . . . . . Les deux traductions jointes au texte sont très-littérales ; peut-être même la traduction française l’est-elle trop. Cette manière de traduire mot à mot peut être bonne pour une version latine, dans laquelle on cherche plutôt lʼexactitude et la fidélité que lʼélégance, et dont quelques personnes peuvent avoir besoin pour entendre le texte ; mais il semble que la traduction française aurait dà étre faite avec un peu plus de liberté (1) . Jʼai lʼhonneur de faire repasscr à Votre Excellence lʼouvrage de M. Peyrard quʼelle mʼavait envoyé, et de lui renouveler lʼhommage de mes sentiments les plus respectueux. Signé DACIER. Certifié conforme à lʼoriginal, Signé BARBIER DE NEUVILLE, chef de la 5"* diyion du Ministère de l’intérieur.

(1) Voyez le rapport de M. Delambre, page 36, alinéa trois.