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II


Le matin du dimanche de Pâques, le jeune monsieur était au soleil devant sa porte, tout vêtu de neuf, ses souliers aux pieds, attendant que sa mère fût prête à partir pour la messe.

Elle était en haut, qui s’habillait dans sa chambre, grande pièce délabrée au plancher disjoint, éclairée par une croisée où des vitres absentes étaient remplacées par des tampons de mauvais chiffons. Deux vieux lits à l’ange, garnis de serge trouée et décolorée, un coffre, une table boiteuse et deux escabeaux dans la ruelle des lits, la meublaient pauvrement. Aux murs, de méchantes hardes pendaient.

Après avoir peigné ses cheveux noirs et drus et fait un haut chignon relevé, Mme de Roquejoffre alla prendre à un clou une vieille robe noire, usée, sa robe de deuil, la passa, puis mit une coiffe de dentelle, relique de son trousseau de mariée, tirée du coffre. Ayant achevé de se vêtir, elle jeta sur ses