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VII


Depuis l’année où, revenant de son tour de France, il avait « levé boutique » dans la rue du Grel, jusqu’au temps de sa mort, pendant vingt-cinq ans, le défunt Mauret avait, bribe à bribe, « mangé », comme on dit, le petit héritage à lui laissé par ses vieux. Le vin blanc le matin, pour « tuer le ver », les demi-tasses avec copieux brûlots, et le tripotage des cartes dans la salle du café Montcazel où la partie publique se prolongeait assez tard le dimanche, avaient amené ce résultat. De temps en temps, le coutelier empruntait trois cents, cinq cents francs, en donnant hypothèque sur son bien. Tant il fit, qu’à sa mort, ses dettes absorbaient tout son avoir.

Comme bien on pense, les intérêts n’étaient jamais payés ; aussi, peu après l’enterrement de Mauret, les créanciers poursuivirent l’expropriation de la maison et du bien, qui fut suivie de la vente à la