Page:Eugène Le Roy - Jacquou le Croquant.djvu/276

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à se venger cruellement du pauvre paysan qui l’avait fait bouquer.

— Il faut te tenir sur tes gardes, me dit-il, ne pas t’aventurer du côté de l’Herm, et surtout ne pas passer sur ses terres, ni dans ses bois.

La première fois que vint le chevalier après cette affaire, Bonal la lui raconta tout du long. Ayant ouï, lui, dit en manière de résumé :

— Ça ne m’étonne pas :


Grands seigneurs, grands chemins,
Sont très mauvais voisins.


Je sais bien que ce Nansac est un grand seigneur de contrebande, mais ceux-là ne sont pas les meilleurs ! On dirait, continua-t-il, que ça tient au château ; les seigneurs de l’Herm ont toujours été plus ou moins tyranneaux : témoin celui de la Main de cire.

— Ah ! oui… C’est une vraie légende de Tour du Nord, dit Bonal, mais encore que ce ne soit sans doute qu’un conte, j’en suis pour ce que j’ai dit à Jacquou déjà : qu’il se méfie de ce mauvais.

— C’est aussi mon avis, fit le chevalier. D’ailleurs, je ne suis pas inquiet, il est de taille à se défendre. Le comte a sans doute quelques avantages, comme d’être mieux armé que lui, mais :


À vaillant homme, courte épée !

Suivant ces conseils, et aussi mon idée, de là