Page:Eugène Le Roy - L’Ennemi de la mort.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

II


Il était tard, le matin, lorsque le jeune homme se réveilla. À travers les contrevents mal joints, un peu de jour filtrait, éclairant petitement la chambre. C’était celle de son père, vaste pièce blanchie à la chaux. Du large lit à quenouilles, drapé d’escot rouge, où il était couché, le fils attendri reconnaissait les meubles et les objets qui la garnissaient. En face, un autre lit, le lit mortuaire. Dans un angle, un grand cabinet à colonnes torses, aux portes taillées en pointes de diamant, montait presque jusqu’aux solives. Dans un autre, à l’opposé, un ancien vaisselier sculpté, arrangé à l’usage de bibliothèque, était bourré de livres. Entre ces deux meubles se trouvait la cheminée boisée de noyer, au-dessus de laquelle était un tableau de trumeau rapporté, à la peinture assombrie. Dans le foyer brillaient des landiers de fer curieusement ouvragés, et sur la tablette s’espaçaient diverses curiosités ramassées çà et là dans ses