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XXXV


Les années se passèrent sans événement notable pour Daniel et les siens. Ils vivaient oubliés de tous, pauvres et résignés, lorsque à l’occasion d’un accident vulgaire, fréquent alors dans ce pays, le malheur rentra sous leur toit.

La vache, qui le jour paissait en liberté, un soir ne revint pas à l’étable. Toutes les recherches de Daniel ayant été vaines, il en conclut finalement qu’elle avait été volée. Comme le surlendemain était jour de foire à Neuvic, il s’y rendit, présumant que le voleur tâcherait de la vendre là.

Noémi, qui avait voulu l’accompagner par curiosité, était alors une mignonne fillette de quatorze ans, grandette, svelte, avec une poitrine naissante, de longs cheveux et de beaux yeux noirs comme ceux de sa mère.

Lorsqu’ils furent à Neuvic, la foire était dans son plein. Il faisait une lourde température de juillet.