Page:Eugène Le Roy - Les Gens d’Auberoque, 1907.djvu/174

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Faites atteler le coupé et dites à Julie de venir m’habiller.

Une demi-heure après, madame Chaboin partait pour Paris.

De Paris, le lendemain, elle écrivit à M. Guérapin d’en finir avec ce Gardet… d’en finir à tout prix… elle ne voulait plus le voir !…

Pour la troisième fois, l’intendant se transporta chez le forgeron et le trouva assis au bout de sa table, mangeant des châtaignes blanchies qui fumaient sur la nappe grise ; à côté, un pichet de piquette et un gobelet.

— Eh bien ! fit M. Guérapin avec son air le plus aimable, ce qui n’était guère ; que dites-vous de bon aujourd’hui ?

— Je dis que si vous voulez manger deux châtaignes, vous pouvez vous mettre là.

— Merci, répondit l’intendant qui était gourmand et ne vivait pas de châtaignes. Mais, autrement, et l’affaire en question ?

— L’affaire en est toujours là.

— Si vous vouliez nous en finirions.

— Je le veux bien.

— Alors, sans lanterner, dit M. Guérapin qui croyait le forgeron au bout de ses exigences, madame Chaboin consent à vous payer votre maison seize mille francs.