Page:Eugène Le Roy - Les Gens d’Auberoque, 1907.djvu/200

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Lorsqu’au cours des premières ouvertures, M. Guérapin chargé d’engager les négociations, fit entrevoir au curé l’éventualité du transfert de la cure du doyenné à Auberoque, celui-ci se montra très partisan de ce projet. Il se déplaisait à Charmiers, où on ne l’aimait guère ; et puis, à l’occasion de cette église nouvelle, il aurait, lui, de l’argent à recueillir pour des vitraux, des autels, des tableaux, des ornements, tout un mobilier religieux ; en un mot, des fonds à manier, et il aimait cela. De plus, il comptait faire entendre à madame Chaboin que, pour bien entrer dans son rôle de châtelaine, il fallait rétablir le culte dans la chapelle du château, ce qui aurait grand air ; et il espérait bien cumuler les fonctions de chapelain avec celles de curé et s’introduire ainsi dans la société de cette « madame Crésus », comme l’avait baptisée facétieusement Exupère.

Le curé étant bien disposé, lors d’un court voyage que fit à Auberoque madame Chaboin, il fut convenu qu’il provoquerait les souscriptions et recueillerait les signatures. En raison de ses fonctions, nul mieux que lui n’était en état d’influencer les habitants du bourg en telle affaire. Afin de préparer favorablement les esprits, le curé commença par reculer d’une heure la messe dominicale, qu’il vint dire lui-même, laissant son vicaire à Charmiers. Ensuite, il donna les vêpres de temps en temps, et, dans ses prônes et ses sermons, s’attacha fort à flatter