allait jusqu’à lui offrir un bénéfice sur sa créance. Malheureusement, à peu de temps de là, il fut obligé de réaliser des fonds pour marier sa fille ; ce que sachant, l’intendant revint à la charge, se pourléchant d’avance à la pensée du mal qu’il allait faire.
— Avant tout, lui dit l’autre, il faut que j’avertisse Desvars.
— Et où voulez-vous qu’il prenne l’argent ?
— Je n’en sais rien, mais je ne céderai ma créance qu’à son refus.
En recevant la lettre de son créancier, M. Desvars, déjà fort abattu par l’insuccès des démarches relatives à son vélocepède, fut atterré. Être à peine échappé des griffes des Chaboin et Guérapin pour y retomber, c’en était trop. Car de compter trouver tout de suite un autre prêteur, cela ne se pouvait raisonnablement. Et alors, las, découragé, la tentation venait au pauvre inventeur de laisser aller tout à trac… Mais aussitôt il songeait à sa fille, et retournait à la contemplation anxieuse de sa situation, maudissant le démon qui l’avait poussé, lui, artisan aisé, ouvrier habile, à laisser là son métier pour se ruiner à la poursuite d’inventions malheureuses. Parfois sa pensée se portait sur M. Lefrancq qui l’avait déjà tiré d’affaire ; seulement, cette fois-ci, il ne s’agissait plus de cinq cents francs, mais de huit mille… M. Lefrancq n’était peut-être pas en position de prendre cette créance ; et puis, même le pouvant,