Page:Eugène Le Roy - Les Gens d’Auberoque, 1907.djvu/24

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de la haute justice seigneuriale. Autour, aboutissaient à la place quelques sales venelles bordées de bicoques et de tects à porcs. Au bas, le vieux chemin pavé par lequel on arrivait de Périgueux y accédait par des paliers. Sur ce chemin, quelques masures et des étables en planches s’espaçaient hors de la porte, jusqu’à la maison d’école des frères de la Doctrine chrétienne, et formaient une sorte de très petit faubourg. Du côté opposé, le chemin se continuait en pente dure et filait sous les maisons groupées au pied des remparts du château en tirant vers le levant. Cette voie, moitié chemin, moitié rue, pavée de grosses pierres frustes, bordée, le long des murs des jardins, d’orties, de mauves et de menthastres fumées par les immondices, passait devant un grand bâtiment éclairé de fenêtres à meneaux, l’ancien prieuré de Sainte-Quitterie transformé en caserne de gendarmerie. Elle aboutissait au foirail des bœufs, au fond duquel la Miséricorde, jadis couvent de Feuillantines, converti en une « Maison des pauvres » à la Révolution, dressait ses bâtiments irréguliers, noirs, humides, percés d’étroites baies grillées que dominait le petit clocher pointu de la chapelle. Un pressoir appartenant à l’établissement, des granges et quelques maisonnettes dans le voisinage, formaient comme un écart, un second faubourg appelé « de la Route Sarladaise », où généralement on ne disait pas de bien