Page:Eugène Le Roy - Les Gens d’Auberoque, 1907.djvu/242

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bon ordre et éviter leurs criailleries, M. Monturel, averti par Guérapin, « oublia » de les porter sur la liste officielle qui devait servir à les convoquer. Comme il disait : « Il y a toujours moyen de s’arranger ». Au surplus, à part trois ou quatre propriétaires aisés, ces plus imposés n’étaient que de pauvres gens payant quinze ou vingt francs d’impôts, car madame Chaboin tenait la moitié de la commune, et une centaine de familles se partageaient le reste fort inégalement, depuis cinquante journaux jusqu’à quelques quartonnées.

Grâce à ses démarches pleurnicheuses, M. Capgier avait été chargé de dresser les plans et devis de l’église et du presbytère, qui furent soumis au conseil dans la même séance, en sorte qu’aussitôt après le vote de l’emprunt de vingt-cinq mille francs, jugé suffisant, le secrétaire, M. Madaillac, se mit en devoir de le faire réaliser.

Puis, après l’approbation préfectorale qui fut promptement donnée, grâce à M. Duffart, l’adjudication fut annoncée dans les journaux ainsi que par affiches, et, le jour venu, une dizaine d’entrepreneurs se trouvèrent réunis dans la salle de la mairie, se regardant en chiens de faïence, comme on dit, et tâchant de se sonder mutuellement au sujet du rabais à faire.

M. Lavarde, renommé maire par S. M. l’empereur, présidait là pour la forme, comme partout, ayant