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XI

Après la cérémonie de la pose de la première pierre, madame Chaboin était remontée au château et, le soir, y était restée seule, dédaigneuse de se mêler à ces réjouissances de fête foraine. Très bien, cela, pour Duffart qui avait sa réélection à préparer, mais elle, heureusement, n’avait pas à cajoler le populaire. Elle n’était pas, au reste, de très bonne humeur, la dame châtelaine ; non pas que sa santé fût plus mauvaise, au contraire : car il semblait que l’intrigue qu’elle menait avec Duffart et Guérapin pour duper la commune d’Auberoque, quoique se rapportant à un objet relativement petit, eût quelque action apaisante sur ses nerfs et calmât son agitation. Mais il y avait autre chose, quelque chose qui la faisait souffrir comme une épine profondément enfoncée dans la chair. Elle avait bien été proclamée par M. Duffart et le curé Camirat la « bienfaitrice » d’Auberoque, elle pouvait faire illusion aux imbé-