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Page:Eugène Le Roy - Les Gens d’Auberoque, 1907.djvu/323

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ainsi faisant, ont bouché les avenues du bourg. Et, chose désolante pour les habitants, ce sont leurs voisins et ennemis abhorrés qui bénéficient du dépérissement d’Auberoque. Charmiers s’agrandit, des maisons se sont construites, qui le relient à la station, et le commerce s’y porte, au grand dommage des marchands d’ici.

En passant, ils virent l’église toujours inachevée, avec son toit de grange, son clocher en pigeonnier et ses lézardes en coup de foudre.

— Encore une belle opération ! dit l’ex-pharmacien, qui répétait volontiers d’anciennes histoires, comme font les vieux.

» Cette église, qui, selon Duffart et autres farceurs, devait faire la fortune d’Auberoque, a endetté la commune jusqu’au cou et achève de la ruiner en réparations. Il a fallu s’imposer lourdement, et maintenant les contribuables surchargés se font tirer l’oreille pour payer leurs impôts : le successeur de feu Monturel en sait quelque chose.

— À propos, demanda le receveur, et le curé Camirat ?

— Il est mort paralytique et a été remplacé par un excellent homme, doux, tolérant et désintéressé. Je le rencontre quelquefois aux réunions du conseil d’administration de la Miséricorde, qui m’a fait économe de l’établissement : nous avons les meilleurs rapports.