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M. Caumont parla de madame Chaboin, une compatriote à lui, qu’il avait vue toute jeune, et pauvre, — sans reproche, — et qui, maintenant, depuis sa grande affaire de la « Mer nouvelle de Tombouctou », roulait sur quinze ou vingt millions !

Là-dessus, mademoiselle Bernadette, l’aînée, déclara qu’elle ne s’expliquait pas que madame Chaboin eût acheté en Périgord un vilain nid à hiboux comme le château d’Auberoque, alors qu’il y avait là-bas, dans leur pays, de belles terres, avec des résidences superbes, comme leur château de Césenac, par exemple !…

Puis ces demoiselles et leur père, se prêtant un mutuel appui pour amener la chose, mentionnèrent incidemment le cousin Carral, procureur impérial à Lectoure, et l’oncle de Séverac, conseiller général du Gers…

Quant à madame Caumont, née de Séverac, assise dans un coin, elle ne disait rien : entre son mari et ses filles, la pauvre dame n’avait pas voix au chapitre.

« Quelles pécores ! » se disait le receveur en sortant.

— Le plus près, maintenant, c’est chez monsieur Grosjac, le médecin des chevaux, dit l’appariteur.

— Allons chez monsieur Grosjac.

Il y a des Petit qui sont grands, des Grand qui sont petits, des Brun qui sont blonds et des Blanc qui