Page:Eugène Le Roy - Les Gens d’Auberoque, 1907.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

IV

Lorsque, après avoir ranimé son feu, M. Lefrancq eut les pieds sur les chenets, il se prit à penser aux beaux yeux de mademoiselle Desvars, et sa rêverie se prolongea jusqu’à l’heure du dîner.

En passant devant la poste pour se rendre à l’hôtel, il lui revint soudain à l’esprit que, depuis son arrivée à Auberoque, il n’avait pas reçu de lettre de son amie, et il s’en étonna. Dans la fièvre des adieux, elle lui avait promis de trouver un moyen de recevoir ses lettres sans éveiller les soupçons. Peut-être n’avait-elle pas encore trouvé ce moyen ?

« Mais, se disait-il, pourquoi ne pas m’écrire ? Il y a juste sept jours que je suis parti, et depuis Paris je n’ai pas eu de ses nouvelles… M’aurait-elle oublié déjà ? »

Et un mouvement de jalousie le saisit à l’image évoquée d’un faraud lieutenant de douanes, qui