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Page:Eugène Le Roy - Mademoiselle de la Ralphie, 1921.djvu/256

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était pour l’affirmative, le percepteur était pour la négative. Or, comme c’était lui qui délivrait les quittances des droits et qu’il s’obstinait à refuser les vingt-cinq francs offerts par M. Boyssier au nom de Mlle de La Ralphie, la demande ne pouvait aboutir.

Il fallut sommer par huissier ce percepteur qui refusait de percevoir. Lorsqu’il vit le papier timbré, où il était question de dommages-intérêts, de plainte à l’autorité supérieure, M. Farnier s’empressa de délivrer la quittance. Mais il fallait encore l’avis de M. le maire, qui, heureux de venger les griefs d’Anatole Decoureau, le refusa carrément.

Le sous-préfet, saisi directement de la demande, ne voulut pas la transmettre sans l’avis du maire, à qui il la renvoya à cet effet. Mis en demeure de s’exécuter, M. le maire donna un avis nettement défavorable qui arrêta le sous-préfet, fonctionnaire timoré. Enfin, après un mois de correspondances, d’échange de notes officielles, entre la préfecture, la sous-préfecture et la mairie de Fontagnac, le préfet sentant le ridicule de cette sotte affaire, délivra le permis, nonobstant les avis contraires du maire et du sous-préfet.

Alors, Valérie put courir les bois, arpenter la plaine, grimper les coteaux, armée d’un fusil léger qu’elle avait fait venir de Saint-Étienne, et, accompagnée d’une jolie chienne épagneule que lui avait procurée M. Boyssier. Elle s’en allait bravement chaque jour, guêtrée lorsqu’il faisait beau, chaussée de mignonnes bottes, lorsqu’il avait plu. Elle avait adopté un costume en velours côtelé vert-bouteille, de forme commune aujourd’hui parmi les femmes chasseresses : culotte demi-large, blouse-vareuse pressant légèrement la taille et chapeau de feutre