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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/149

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— Tu « profites », bâtarde !

Il est bien étonnant aussi qu’au lever et au coucher, lorsque la drole se pouille et se dépouille, la Guillone ne s’en soit point donné garde, malgré toutes les précautions de la pauvrette.

Elle se dit, l’infortunée petite, que, quand même elle cacherait son malheur jusqu’à la fin, il faudra bien pourtant que ça se sache un jour…

Que deviendra-t-elle alors ?

Puisque son Jean est perdu pour toujours, puisque tout est fini, qu’elle ne peut plus être heureuse dans ce bas monde, pourquoi y resterait-elle ? Et sa pensée se tourne vers la mort secourable. Oui, ça vaut mieux que de voir les ricanements méprisants des gens, que de s’entendre baptiser de sales noms ! Ça vaut mieux surtout que de mettre au monde une créature vouée à la misère, et, si par malheur c’est une fille, destinée peut-être, comme sa mère, à être victime des passions brutales des hommes.

Depuis que cette idée consolante est entrée