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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/16

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que leur mal tient éveillés. Au dehors, on n’entend que le petit clapotis de l’eau tombant goutte à goutte des toitures mouillées, le « clou ! clou ! » d’une chevesche au-dessus de la salle des malades, et, par moments, un vagissement d’enfançon nouveau-né sortant de dessous le « gipou » de bure du guetteur. Ayant épié longtemps, l’homme se dresse, et, à pas silencieux, comme un loup, s’avance vers le grand portail. À droite de l’entrée, est une grosse pierre montoire ; le quidam y dépose un petit paquet, frappe deux grands coups du lourd heurtoir, et s’ensauve.

Quelques minutes après, on sabote sur le pavé de la cour intérieure. C’est Géry, le vieux domestique de l’hospice, qui vient avec sa lanterne. Il ouvre la porte à grand bruit de ferraille, grogne quelque chose en voyant le paquet, puis le prend et l’emporte.

— Encore un, Géry ? demande une sœur qui s’est levée en oyant heurter.

— Oui, ma sœur, un ou une.

— Pauvre petite créature ! Sans point de