Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/172

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, ils sont environ nonante habitants, en comptant les femmes et les petits enfants, et tous habitent ce vieux petit bourg, car il n’y a point de villages ni de hameaux.

Les Barbots n’y sont pas trop bien vus, et ça se comprend : ils vivent de rapines. Souventes fois l’homme sort la nuit, un sac vide sous le bras, et rentre avant la première pique du jour chargé comme une mouche à miel ; selon la saison, d’une gerbe de blé, de pommes de terre, d’épis de blé d’Espagne, de châtaignes, de « mongettes ». Il est avisé, pourtant, le Ginèbre, et comme le renard, il ne fait pas trop de dégâts autour de son terrier, mais, des fois, l’occasion se présentant belle, il en prend où il en trouve.

Son ambition serait d’avoir un fusil. Que de lièvres il tuerait au gîte ! et de perdrix, en les appelant avec un « coudouflet », qui est à dire un appeau !

Le malheureux, avec tout son engin, n’arriverait pas à faire vivre toute sa nichée ; mais les droles l’aident de leur mieux, en maraudant