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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/174

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dernier des petits Barbots qui en a neuf. Il a de la ruse, de l’adresse, commence à braconner et même à rapiner quelque peu. Il prend des oiseaux l’hiver, des lapins en posant des « setons » à l’entrée des clapiers, et rapporte des fois à la cassine un poulet tué d’un coup de pierre.

À mesure que ses droles grandissent, le père Barbot les met dehors et ils tâchent de se tirer d’affaire seuls. La sœur aînée est « logée », c’est-à-dire louée comme dindonnière, du côté de Gabillou et le cadet est parti aussi. Il reste encore quatre jeunes Barbots et puis Milou. C’est beaucoup, d’autant plus que le pauvre Curo-toupi a eu un malheur. Une nuit qu’il grattait dans une truffière, il a attrapé un coup de fusil dans les jambes ; et non point chargé de plomb, mais avec de la grenaille de fer, ce qui est bien plus mauvais. On lui conseillait d’aller à Chasseins trouver M. Rudel pour se faire tirer trois grains restés dans la chair ; mais ainsi faisant il se dénonçait ; il a préféré garder sa grenaille. Ça le gêne un petit pour