Aller au contenu

Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/207

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Un plein cuiller de plus ?… propose Guéral lorsque Milou a fini.

— Je ne vous refuse pas, répond-il.

Et il mange une seconde assiettée de soupe.

Après ça, ils font un bon chabrol, l’assiette pleine de vin, et puis tous deux se mettent à curer chacun une carcasse.

Tout en mangeant ils causent.

— Sans être trop curieux, tu viens pour te louer ? demande Guéral.

— Oui… répond l’autre, quoique ne sachant au juste ce que lui veut la demoiselle, mais il s’en doute.

— On est aussi bien ici que dans aucune maison du pays, reprend Guéral. La demoiselle veut qu’on travaille ; elle n’aime point que la besogne se perde ni se gâte ; mais pour le manger et le boire, tant qu’on veut ; elle ne le plaint pas comme des maîtres qu’il y a.

— Ça, c’est vrai qu’elle n’est pas regardante, dit la femme de Guéral.

Et elle passe de l’autre côté voir si la demoiselle a fini de déjeuner.