Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/242

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Sur cet avis, Milou verse une demi-topette d’eau-de-vie dans son café, puis l’allume.

Ensuite, ayant fumé des cigares, bu quelques cruchons de bière de mars et avalé un verre de rhum pour faire couler la bière, tous deux, un peu las de la route, se vont coucher.

Le lendemain, ayant copieusement déjeuné, ils se promènent dans la foire. Milou achète un grand couteau de Nontron dont la lame aiguë a neuf pouces de long, et dont le manche de buis, renflé dans le milieu, tient bien dans la main.

— Avec ça on pourrait saigner un homme ! dit Verdil.

Après cette emplette, ils entrent dans les baraques, cassent quelques pipes dans un tir, jouent au « rampeau », aux palets, au billard anglais, aux trois cartes : et Milou s’étonne de ne jamais deviner où est la dame de pique. La journée se passe à ces divertissements innocents ou à peu près, entremêlés de beuveries dans les cafés ; mais le soir, Verdil qui connaît les