Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/260

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cherche et trouve la clef. L’un des tiroirs est plein de papiers, de contrats d’achat, de grosses d’obligations. Un grand vieux portefeuille est garni de billets à ordre, de valeurs souscrites. Milou ne sait ce qu’est tout ça ; il referme ce tiroir et ouvre l’autre. Dans celui-ci, il y a encore des papiers, un vieux registre contenant les comptes des métayers, puis quelques pièces de cent sous et de la monnaie ; peu de chose. Il y a aussi une boîte à ouvrage. Milou lève le couvercle et dedans trouve un bout de ruban vert broché de fleurs jaunes, puis des pièces de quarante francs. Il y en a douze, des napoléons de l’Empire et des louis de la Restauration. C’est le douzain de noces assemblé par le père Nougarède pour sa fille. Il n’a pas servi et ne servira jamais. Milou compte ces belles pièces reluisantes qui lui brûlent les doigts. Ses yeux flambent… il y a là de quoi faire… Oui, mais il songe qu’à la première pièce changée il serait pris. Les gens de sa sorte n’ont guère d’or, ni surtout de pièces de quarante francs. Les quelques écus ne valent pas la peine de se hasarder.