Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/297

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donné la civade à la jument du collecteur, il l’étrille, la selle, et puis monte au bureau. Pendant ce temps, Milou, les souliers enveloppés de chiffons, sort de sa cachette et se glisse sans bruit dans l’écurie. Derrière la porte il attend. Lorsque Marsalet redescend avec le porte-manteau de cuir contenant l’argent du fisc qu’il va porter à la Recette générale, Milou lui plante son grand couteau de Nontron dans la gorge. Un soupir rauque étouffé par le sang, et le malheureux tombe. L’assassin ramasse le lourd porte-manteau, tire la porte et s’en va. Il descend le petit chemin du Charreyrou qui traverse le vallon de la Beuse et remonte vers Chasseins. Arrivé sur la lisière des Bois-Lauriers, précisément à l’endroit où la petite Nicette se déroba un jour à M. Rudel, il entre sous les taillis et va ressortir dans les prés de la Chabroulie pour regagner sa tanière.

Au petit jour, vers six heures et demie, Clavery se lève, et voyant de la lumière dans l’écurie, se dit : « Ce jean-foutre de Marsalet n’a pas « tué » la lanterne en partant ! » Il va et trouve