Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/308

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l’assassin ne bronche pas ; il semble indifférent à tout ce qui se passe.

Comme la nuit est proche, les gendarmes gardent leur prisonnier dans le cabinet du greffier, et, le matin l’emmènent.

Lorsqu’il sort, la petite Suzou, à moitié gelée pour avoir couché à la porte de la Justice de paix, comme un pauvre chien, s’attrape aux jambes de son grand ami, pleurant et criant :

— Ô mon Milou ! mon Milou !

Lui la regarde sans ciller, froidement presque :

— Va-t’en, Suzou, dit-il, tes larmes n’y feront rien.

Cependant, on fait lâcher prise à la petite, et les mains enchaînées, la corde au cou entre les gendarmes, le maréchal des logis derrière, toutes les armes chargées, l’assassin suit le chemin de Périgueux que pour la première fois il fit, tantôt vingt ans il y a, dans les bastes de la bourrique de l’Audète.