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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/37

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ça n’est pas trop désirable d’être jolies : c’est trop dangereux… Pourtant, puisque l’Audète le lui conseille, elle la demandera.

— Comment s’appelle-t-elle ?

L’Audète ne se souvient pas très bien : « Anicée, ou Nicée… Raquin ?… » Elle n’est pas sûre, sûre, mais c’est quelque chose comme ça…

Puis chacune continue son chemin.

À l’hospice, on a pitié de cette pauvre femme qui n’a en tout que quatre sous noués dans un coin de son mouchoir. On la fait souper, coucher, puis déjeuner le lendemain de bonne heure ; et, au vu du certificat du curé, on lui donne la « drolissette » inscrite sous le nom d’Anicée d’Aquin, avec une petite « vêture ».

Et la Guillone s’en retourne vers Chasseins. Toute la journée, elle marche, les langes et autres affaires dans son tablier relevé à la ceinture, l’enfant sur ses bras. Combien de fois la change-t-elle de côté pour se délasser ! et combien de pauses sur le bord du chemin !

Enfin, le soir, tard, bien tard, elle arrive et entre dans la cahute noire et froide. Elle a