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Page:Eugène Le Roy - Nicette et Milou, 1901.djvu/95

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— C’est, dit-elle, qu’il y a une minute je souhaitais avoir des prunes sèches. Ça m’a surprise !…

Ce qu’elle ne dit pas, c’est la joie qu’elle a ressentie de ce que Jean a pensé à elle.

— Alors, tâtes-en une.

Après qu’elle a mangé une belle prune, charnue, savoureuse, choisie par Jean, il lui dit :

— Ne jette pas le noyau, donne-le-moi.

— Et qu’en voulez-vous faire ?

— Je le veux semer.

— Il ne viendra pas.

— Donne tout de même.

Et Jean plie le noyau dans une feuille de châtaignier et le met dans la poche de son gilet ; s’il eût osé, il l’eût mis dans sa bouche.

Le voilà enhardi un petit.

— Laisse un peu ta quenouille, mignonne, et sieds-toi là : je te veux dire quelque chose.

Étant assis tous les deux sur la mousse, au pied du grand chêne, Jean prend la main de la Nicette :