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rut à l’instant. Un moment après, la belle-mère de cet homme entra ; elle avait la figure brûlée.

1175. Une servante, chargée de frotter de graisse les souliers de la ferme, commença par les siens. En trempant dans la graisse encore chaude le torchon dont elle se servait, elle se brûla et le chat qui était près du feu, lui dit : « Cela t’apprendra à commencer par tes souliers. » Furieuse, elle lui jeta sur le museau la canette de graisse bouillante. Le lendemain, la voisine avait la figure brûlée. (Laroche.)

1176. Le loup-garou, blessé « à sang coulant », reprent à l’instant la forme humaine.

Cauchemar.

1179. On attribue le cauchemar à un sorcier, plus souvent à une sorcière, qui vient, ordinairement sous forme animale, s’étendre sur la poitrine du dormeur.

1180. On l’appèle li tchókmark, li tchódmark, li mark (mots féminins). Avoir le cauchemar, c’est être tchóké (pays de Charleroi).

1182. Une femme de Laroche a raconté qu’une nuit, ayant le cauchemar, elle secoua les couvertures du lit ; un gros mouton tomba à terre, mais disparut à l’instant.

1183. Pour être préservé du cauchemar, il faut, en se couchant, déposer ses souliers, les talons dirigés vers le lit : ou l’un dans un sens et l’autre dans l’autre (pont’ è mak). La croyance générale est que la mark ne peut monter sur le lit qu’après avoir chaussé les souliers et qu’on l’empêche de le faire en ne les plaçant pas dans leur position normale.

1184. Autre moyen : un silex perforé naturellement placé sous le coussin (Famenne) ou pendu à un clou par une ficelle au-dessus de la porte d’entrée (province de Liége).

1186. Pour reconnaître le sorcier ou la sorcière qui cause le cauchemar, il faut dormir en tenant, debout sur la poitrine, un couteau bien affilé, la pointe en haut. On reconnaît le lendemain le sorcier à la blessure (Cp. 1173).

1187. À Laroche, pour savoir si l’on est « tenu d’une mark »,