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273. Celui qui lie la dernière gerbe se marie avant deus mois. (Sinsin).

279. L’usage de se moquer de celui qui est le dernier à terminer sa moisson existe partout. Voici comment il se pratique dans deus villages :

À Sinsin, province de Namur, celui qui termine l’avant-dernier met au-dessus de son dernier char un mannequin de paille qui est appelé Dj’han l’nâhi « Jean le fatigué » et le char rentre au village suivi par les moissonneurs qui chantent sur un ton plaintif : N’âron-t jamê l’a-ou ? « N’auront-ils jamais fait l’août ? » ; puis ils vont planter le mannequin sur la terre du cultivateur en retard. À Paihle, près de Modave, ceus qui ont fini les premiers crient aus autres du haut d’une éminence en agitant un mouchoir au bout d’un bâton : Lè pôf piti-z ovrî dè tchèstya ! — N’âron jamé fê l’a-ou. — S’ sèron-t i ko magnî dè mohèt’ ! — Rimonté vo maro-n ! « Les pauvres petits ouvriers du château ! — Ils n’auront jamais fait l’août. — [Aus]si seront-ils encore mangés des moucherons. — Relevez vos culottes ! »