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— Et où est-ce, etc.

— Waw ! Waw ! je me vais avec, dit-il le chien.

Arrivés un peu plus loin, ils rencontrent un bœuf.

— Et où est-ce, etc.

— Mânw ! mânw ! je me vais avec, dit-il le bœuf.

Ça fait, comme ils partaient tous ensemble, ils ont attrapé la nuit ; ils ont commencé à dire à Marie-Madeleine :

— Comment est-ce que nous allons faire pour nous coucher ?

— Je suis aussi embarrassée que vous autres, dit-elle Marie-Madeleine ; mais cela ne fait rien, le bon Dieu pourvoira.

Tout d’un coup, elle commence à dire : Ha ! ha ! dit-elle : [voi]là là-bas une maison ; nous voyons la lumière d’ici.

Tant qu’a la fin, les voilà arrivés près de la maison, qui était au coin d’un bois.

Marie-Madeleine est [partie] en voie pour aller frapper. La porte était tout au large [ouverte]. Ça fait qu’ils sont entrés dans la maison ; mais c’était une maison de voleurs. Marie-Madeleine a eu beau crier, il n’[y] a jamais personne qui a répondu.

Ça fait qu’elle a dit à toutes ses bêtes :

— Quand personne ne répont, c’est nous qui est maître ici. À cette heure, dit-elle, vous allez jouer chaque votre rôle que je vais vous commander : vous, coq, vous irez vous mettre au sommet de la cheminée et quand les voleurs viendront, vous chanterez un bon coup et vous leur chierez un bon brin dans les yeus. Vous, chat, vous vous mettrez là dans les cendres de bois et quand ils viendront pour prendre du feu, vous aurez soin de miauler à grands coups en battant des pattes et vous leur jetterez des poussières des cendres dans les yeus. Vous, cochon, vous irez vous mettre au sommet des escaliers du grenier qui est là ; il [y] a là deus sacs tout pleins et à ce qu’ils monteront les escaliers, vous grognerez et vous leur ferez tomber les sacs sur leur dos. Vous, chien, vous irez vous mettre dans la cour, et