Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/106

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troubles qui pourraient s’y produire se feraient nécessairement sentir chez nous sans que nous y pussions remédier. — Puis, il nous faudrait, ainsi que vous dites, protéger notre commerce et nos commerçants à l’étranger, y entretenir des relations diplomatiques et, au besoin, y envoyer des armées. Tout cela coûte, et qu’est-ce que cela nous vaudrait ? Voyons, monsieur, les résultats commerciaux que vous avez obtenus chez nous valent-ils les sacrifices que vous vous êtes imposés jusqu’ici et que vous ne cessez de vous imposer, les guerres que vous nous avez faites ? — Nous savons bien que cette façon de voir nous attire des reproches. On dit que nous nous cantonnons, que nous nous enfermons dans nos murailles, que nous ne voulons pas fraterniser avec les autres peuples, que nous nous mettons en dehors de l’humanité. — Cela est injuste. Nous sommes allés plus loin que vous au-devant de l’humanité ; nous nous sommes adressés aux générations inconnues et nous les avons appelées parmi nous. Notre population est infiniment plus considérable et plus dense qu’aucune autre sur le globe. Elle représente au dedans de nos murailles le tiers de cette humanité que l’on nous reproche de méconnaître. — Cela ne vaut-il pas mieux ?

» Il y a d’autres considérations. Vos engins coûtent très cher. Une de vos usines représente deux ou trois cent mille francs. Personne, chez nous, n’est assez riche pour en fonder une. Il faudrait s’associer. Or, nous n’aimons pas beaucoup les grandes associations. Dans les