Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/112

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le milieu du XVIIe siècle, et qui est intitulé : Vestiges des principaux dogmes chrétiens, d’après les anciens livres chinois[1]. Mais il suffit de parcourir ce mémoire pour s’apercevoir des peines qu’il a coûtées. Tantôt par exemple, il croit voir la désignation de la personne de Jésus-Christ dans un caractère qui, pour tout Chinois, ne signifie que l’homme unique, l’homme universel ou l’humanité dans son ensemble. Tantôt il est réduit à combattre Confucius et ses disciples, dont le Tchi-Pen-TiKang résume précisément les doctrines, et à leur préférer celles plus mystiques de Lao-tsee. Malgré tout, cependant, il lui arrive de se laisser entraîner par l’évidence du sens naturel des mots ; et alors il s’attire la censure de ses éditeurs.

Je n’ai pas lu le Tchi-Pen-Ti-Kang, car je n’ai malheureusement aucune connaissance littéraire de la langue chinoise, mais je m’en suis fait lire, expliquer et commenter verbalement à différentes reprises et par différentes personnes les livres qui m’intéressaient. peut-être était-ce, en somme, la meilleure manière de le comprendre. Puis, enfin, la civilisation chinoise n’est pas une civilisation morte comme celles de l’Égypte et de l’Assyrie, on n’en est pas réduit, pour la reconstituer, aux stèles et aux palimpsestes. Il n’y a vraiment qu’à ouvrir les yeux et les oreilles. Je dirai même qu’il est beaucoup plus facile de l’étudier qu’au-

  1. Ce mémoire a été traduit, commenté et publié en 1878 par MM. Bonuetty et Perny, 301, rue de Vaugirard.