Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/221

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splendides palais des Universités. Toutefois, son premier devoir est de venir saluer ses parents, auxquels il est chargé d’offrir des marques de distinction de la part de l’Empereur, et de les remercier des honneurs qu’il doit à leurs premiers soins. Malheureusement ou heureusement, tous les lettrés ne peuvent être docteurs ni même bacheliers, car les concours sont très sévères, et tous les bacheliers ne peuvent être fonctionnaires. Il y en a si peu ! Les autres sont rejetés dans la foule, dont ils contribuent à élever le niveau intellectuel dans les différentes professions qu’ils embrassent.

Il est aisé de pressentir maintenant les raisons pour lesquelles les beaux-arts ne sont ni représentés dans le gouvernement, ni même encouragés d’une façon officielle. Malgré l’estime que l’on en fait et la hauteur de vues, l’enthousiasme même avec lesquels les lettrés en parlent, de la musique surtout, on ne pense pas que l’État doive s’en occuper. C’est de ses revenus privés qu’un des premiers Empereurs de la dynastie actuelle payait les peintres français dont il avait fait installer les ateliers dans son palais. Il n’y a pas d’école officielle pour l’art, sous aucune de ses formes, et on ne lui accorde aucune subvention. Que ceux qui en ont le goût fassent pour cela les sacrifices qu’ils voudront ; on trouverait scandaleux de l’imposer aux autres. Mais ici, comme toujours, la population intervient et fournit pour toutes les branches de l’art un