Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/232

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cela est déjà arrivé[1], ou par s’en retirer, si elles lui donnent des gages de sécurité. Pour le moment, ce ne sont encore, ainsi que je le disais, que des colonies militaires n’ayant pas plus d’importance que celles qu’elle entretenait au Tonkin. On voit d’ailleurs qu’il n’y a, dans les motifs les plus secrets et les plus profonds de sa politique, aucune raison de supposer qu’elle se départe de sa ligne de conduite ni qu’elle songe jamais à créer un ministère spécial des colonies[2].

J’en ai fini avec les ministères absents en Chine de la nomenclature ordinaire des gouvernements européens. Je passe maintenant à l’examen des rapports des ministères présents avec le peuple.

  1. On a vu, au XVIIe siècle, des populations de 1,200,000 individus, les Tougourts, franchir des espaces de plusieurs centaines de lieues pour venir s’établir aussi près que possible de la Chine et lui demander ses lois.
  2. Peut-être est-il bon d’appeler ici l’attention sur ce fait, que tandis que beaucoup d’esprits en Europe semblent désespérer d’amener un jour les Arabes d’Afrique à notre civilisation, les Chinois ont réussi à convertir à la leur non seulement les peuples dont il vient d’être question, mais plusieurs tribus de Tartares dont quelques-unes étaient autrefois aussi nomades et aussi dédaigneuses du travail agricole que les Tartares encore pasteurs et que les Arabes avec lesquels elles ont plus d’un point de ressemblance. Il y aurait là, pour la France, un sujet d’études des plus intéressants.