Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/32

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son mieux : sa maison est là. » Sa maison, un peu plus grande que les voisines, était d’une extrême propreté. Une fois qu’il nous y eut installés, il nous quitta et nous le vîmes courir après les poules. Devinant ses intentions, nous le priâmes de n’en rien faire, l’assurant que nous avions toutes les provisions nécessaires et que nous ne lui demandions que l’abri. Mais il en avait déjà tué deux, Pendant que le repas s’apprêtait, nous nous mîmes à causer avec lui, et je ne pouvais m’empêcher d’admirer sa tenue modeste et discrète, sa façon de parler, simple, digne, respectueuse sans timidité. Puis le dîner arriva, et c’est lui qui voulut absolument le servir, avec son fils aîné, enfant d’environ dix ou douze ans, de si gentilles manières que, malgré moi, me rappelant nos paysans français, je faisais entre eux et ceux que j’avais sous les yeux des comparaisons qui m’attristaient.

Enfin, le repas terminé et l’heure de repartir étant venue, je voulus laisser à notre hôte quelque souvenir de notre passage, mais je ne pus lui faire rien accepter. Il me demanda seulement la permission de me présenter sa famille. Outre le petit garçon qui avait aidé son père, il y avait encore une fillette de quatre ans et un autre petit de deux ans, qui nous firent leurs petites politesses tout comme les grandes personnes les mieux élevées auraient pu le faire.