Page:Eugène Le Roy - Mademoiselle de la Ralphie, 1921.djvu/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



I


Le petit castel de Guersac est situé sur les bords de la Vézère, non loin de la région des grottes préhistoriques qui ont fait une célébrité à ces cantons si pittoresques et autrefois si inconnus du Périgord. Il est bâti sur un énorme rocher qui se détache en saillie des escarpements voisins et surplombe, à trois ou quatre cents pieds de hauteur, les eaux vertes de la belle rivière, que ses affluents du pays rouge rendent limoneuses et couleur d’ocre par les grosses pluies. Cette gentilhommière du quatorzième siècle, restaurée au seizième, se compose d’un corps de logis barlong, irrégulier, à deux étages, découronné de ses créneaux par la Révolution. À l’un des angles, se suspend une tourelle en encorbellement ; à l’autre, une tour, coiffée en poivrière, contient l’escalier à vis. La porte, en ogive, légèrement surbaissée, est à un seul battant d’épaisse menuiserie et bardée de clous à tête saillante. Du côté du plateau, les fenêtres étroites, percées irrégulièrement, sont défendues par des barreaux de fer entrecroisés et closes avec des petits carreaux de vitre verdâtres, taillés en losange et assemblés au moyen des lames de plomb. Mais, du côté de la rivière, inaccessibles, des baies plus larges, à meneaux, ont remplacé les anciennes fenêtres. Les toitures sont faites de ces pierres plates, appelées dans le pays « tuiles », qui donnent une physionomie si originale aux constructions du pays sarladais. C’est comme un mur de pierres sèches qui monte oblique-