Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/123

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la race des enfants de Pélops, dont la prospérité était enviée autrefois par les Bienheureux ! La jalousie divine l’a renversée, ainsi que la sentence haineuse et meurtrière de la Cité. Hélas ! hélas ! Races malheureuses et lamentables des mortels ! Voyez comme la Moire est venue contre toute attente ! Les maux succèdent sans relâche aux maux, et toute la vie des mortels est instable.

Que je puisse m’élancer vers cette Pierre, masse détachée de l’Olympos et qui roule en tourbillonnant, suspendue par des chaînes d’or entre l’Ouranos et la terre, afin de crier mes lamentations au vieux père Tantalos qui a engendré les aieux de ma famille qui a subi tant de maux depuis que Pélops, poussant la course rapide de ses quatre cavales, tua Myrtilos en le précipitant dans la mer, dans les flots écumeux de Géraistia, le long des rivages !

De là tomba sur notre famille l’exécration lamentable, le prodige fatal de l’Agneau à la Toison d’or, venu du Fils de Maia et né dans les troupeaux d’Atreus nourricier de chevaux. De là la discorde qui détourna le char ailé de Halios, afin que délaissant la voie occidentale de l’Ouranos, il retournât vers Aôs sur un seul cheval. Et, alors, Zeus dirigea la course des sept Péléiades dans un autre chemin, et il fit succéder les meurtres aux meurtres parmi les Atréides, et le repas qui porte le nom de Thyestès, et le lit adultère de la perfide Krétoise Aéropa ; et, enfin, le malheur de mon père et les miens par la misérable destinée de notre maison.

LE CHŒUR.

Voici ton frère qui approche, condamné par le suffrage de mort ; et le plus fidèle des hommes, Pyladès, tel qu’un