Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/142

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ÉLEKTRA.

Quelle plus juste cause y aurait-il à des clameurs ? Mais, va ! prends part aux supplications de tes amis ; prosterne-toi devant ta bienheureuse mère, pour que Ménélaos ne nous voie pas morts. Ô toi, qui as été élevée par les mains de ma mère, aie pitié de nous et allège nos maux ! Cours à ce combat, je t’y précèderai ; car en toi seule est notre dernier terme de salut.

HERMIONÈ.

Voici que j’entre à la hâte dans la demeure. Soyez sauvés autant qu’il est en moi.




ÉLEKTRA.

Ô vous, amis, qui, dans la demeure, êtes armés de l’épée, ne saisirez-vous pas la proie ?

HERMIONÈ.

Hélas sur moi ! Qui sont ces hommes que je vois ?

ORESTÈS.

Il faut te taire. Tu apportes notre salut, et non le tien.

ÉLEKTRA.

Saisissez ! saisissez ! Approchez l’épée de sa gorge, soyez calmes, afin que Ménélaos sache qu’il a trouvé des hommes et non de lâches Phryges, et qu’il subisse ce qu’il faut que les lâches subissent. Allons, chères ! faites