Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/169

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exilé. Et celui-ci, étant parti pour Argos et ayant fait alliance de famille avec Adrastos, a réuni et amène une nombreuse armée d’Argiens, et il vient contre la Ville aux sept portes elle-même, et il redemande le sceptre paternel et sa part de cette terre. Et moi, afin de dénouer cette contestation, j’ai persuadé mon fils de venir à son frère, sur la foi donnée, avant de toucher la lance. Le messager envoyé dit qu’il doit venir. Mais, ô toi, qui habites les splendides retraites de l’Ouranos, Zeus, sauve-nous et fais se réconcilier mes enfants ! Il ne faut pas, en effet, que tu permettes, si tu es sage, que le même mortel soit toujours malheureux.




LE PAIDAGÔGUE.

Ô toi, Antigonè, qui es un noble rejeton de ton père dans ces demeures, puisque ta mère, émue de tes prières, t’a permis de quitter la chambre des vierges et de monter au plus haut de la demeure afin de voir l’armée des Argiens, arrête-toi pour que j’examine le chemin, de peur que quelque citoyen n’apparaisse dans le sentier, et pour qu’un blâme honteux ne nous soit pas adressé, à moi comme esclave, et à toi comme reine ; et je te dirai tout ce que j’ai vu et appris des Argiens quand je suis allé porter la foi publique à ton frère, et quand, l’ayant quitté, je suis revenu ici. Mais aucun des citoyens n’approche des demeures. Gravis donc les antiques marches de cèdre, et regarde la plaine, et, vers le cours de l’Ismènos et la source Dirkè, combien est nombreuse l’armée des ennemis.