Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/195

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quelque malheur, ce n’est pas moi, mais lui qu’il faut en accuser, car je suis venu malgré moi, et, malgré moi, je suis chassé de la patrie. Et toi, Roi Phoibos, gardien des voies publiques, et vous, mes égaux, et vous, images des Dieux à qui sont offertes des victimes, et vous, demeures, salut ! Car je ne sais s’il me sera permis de vous parler jamais plus ! Cependant, mon espérance ne sommeille pas encore, et je me fie aux Dieux pour qu’ayant tué celui-ci je puisse régner sur la terre de Thèba !

ÉTÉOKLÈS.

Sors de cette terre ! Vraiment, ton père t’a donné le nom de Polyneikès par une prévoyance divine, car c’est un nom de querelle.




LE CHŒUR.
Strophe.

Quand le Tyrien Kadmos vint dans ce pays, une génisse accomplissant l’oracle, y laissa tomber son corps, là où la prophétie lui ordonna d’habiter les plaines fertiles des Aônes, où le beau cours des eaux de Dirka baigne les champs fleuris aux sillons profonds, où la Mère, unie à Zeus, enfanta Bromios que le lierre flexible enveloppa tout enfant et couvrit de l’ombre de son vert feuillage, ornement joyeux des vierges Thèbaiennes et des femmes Eviennes dans les danses de Bakkhos.

Antistrophe.

Là, le Dragon sanglant d’Arès, cruel gardien, surveillait de la lumière de ses yeux errant çà et là, les cours d’eau vive et les vertes prairies ; et, venant à la source