Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/218

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riot. Et il écrasa sa blonde tête, et il rompit les sutures des os, et il ensanglanta aussitôt ses joues rouges. Et il ne reviendra pas vivant vers sa mère, la Nymphe du Mainalos, illustre par son arc. Ton fils, voyant cette porte bien défendue, alla vers une autre, et je le suivis. Et là, je vois Tydeus et ses guerriers pressés, dardant jusqu’aux faîtes des tours tant de lances Aitôliennes, que les nôtres fuyaient, abandonnant le sommet des créneaux ; mais, tel qu’un chasseur, ton fils les rallie et les ramène sur les tours. Ayant réparé cette défaite, nous nous hâtons vers une autre porte. Mais Kapaneus, comment dirai-je sa fureur ? Il approchait, portant une longue échelle, et son arrogance était telle qu’il criait que le feu sacré de Zeus lui-même ne l’empêcherait pas de renverser la Ville du haut des citadelles. Et, disant cela, il montait, bien qu’accablé de pierres, et, se couvrant tout le corps de son bouclier, il gravissait les échelons glissants. Et déjà il franchissait le sommet des murs, quand Zeus le frappa de la foudre. Et la terre retentit, et tous furent épouvantés. Et ses membres étaient dispersés au loin, comme par une fronde, du haut de l’échelle, et sa chevelure était emportée dans l’Ouranos, et son sang baignait la terre. Ses mains et ses pieds tournaient comme la roue d’Ixiôn, et son cadavre consumé tomba sur le sol. Adrastos, ayant vu que Zeus lui était ennemi, fit retirer l’armée Argienne loin du fossé ; et les nôtres, à leur tour, voyant le signe favorable de Zeus, se ruèrent, cavaliers, hoplites et conducteurs de chars, à coups de lances, à travers l’armée Argienne. Et là, tous les maux se réunirent. Et ils mouraient et tombaient des chars, et les roues et les essieux sautaient, et les cadavres s’amassaient sur les cadavres. Donc, en ce jour, nous avons empêché la ruine de nos