Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/286

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IASÔN.

Je ne sais si je le persuaderai, mais je le tenterai cependant.

MÈDÉIA.

Mais toi, du moins, ordonne à ta femme de demander à son père que mes enfants restent sur cette terre.

IASÔN.

Je le veux assurément, et je pense que je la persuaderai, car elle aussi est une femme.

MÈDÉIA.

Et moi aussi je t’aiderai en ceci. Je lui enverrai des présents qui surpassent en beauté tout ce qu’il y a chez les hommes, un fin péplos et une couronne d’or, que mes fils lui porteront. Mais il faut qu’un de mes serviteurs m’apporte promptement ces ornements. Elle sera heureuse, non en une seule chose, mais en toutes, ayant pour mari un homme excellent, et possédant des ornements qu’autrefois Hèlios, le père de mon père, donna à ses descendants. Enfants, prenez dans vos mains ces dons nuptiaux et portez-les à l’heureuse épouse maîtresse. Elle recevra des dons qui ne doivent point être dédaignés.

IASÔN.

Mais pourquoi, ô insensée, laisser tes mains vides de ceci ? Penses-tu que la demeure royale manque de péplos et d’or ? Garde cela, ne le donne pas. Si, en effet, cette femme croit que je suis de quelque prix, elle me préférera aux richesses, je le sais assurément.