Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/311

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sagesse en toutes choses également, peut seul cueillir ces fleurs, ce qui n’est point permis aux mauvais. Ô chère maîtresse, reçois donc, de ma main pieuse, cette couronne pour ta chevelure dorée ! En effet, à moi seul ce don a été accordé entre les mortels : je t’accompagne, je te parle, et j’entends ta voix, bien que je ne voie point ton visage, et je finirai ma vie ainsi que je l’ai commencée.




UN SERVITEUR.

Roi ! car les Dieux seuls doivent être nommés maîtres, veux-tu recevoir de moi un bon conseil ?

HIPPOLYTOS.

Très sûrement ; sinon, je ne serais point sage.

LE SERVITEUR.

Sais-tu donc quelle loi oblige les mortels ?

HIPPOLYTOS.

Je ne la connais pas ; mais sur quoi me questionnes-tu ?

LE SERVITEUR.

C’est de haïr l’orgueil et ce qui déplaît à tous.

HIPPOLYTOS.

Très bien. En effet, quel homme plein d’orgueil n’est odieux ?

LE SERVITEUR.

Et l’affabilité, au contraire, ne plaît-elle pas ?