Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/415

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LE CHŒUR.

Ne plus voir le cher visage d’une femme si chère, que cela est triste !

ADMÈTOS.

Tu rappelles ce qui déchire mon cœur. Quel plus grand malheur, en effet, pour un homme, que de perdre une épouse fidèle ! Plût aux Dieux que, par suite du mariage, je n’eusse jamais habité ces demeures avec elle ! J’envie le bonheur des mortels qui n’ont ni femmes ni enfants. Ils n’ont qu’une seule âme, et c’est un léger fardeau que de ne souffrir que pour elle ; mais on ne peut supporter de voir ses enfants malades, ou son lit nuptial dévasté, quand on pouvait passer toute sa vie sans enfants et sans femme.

LE CHŒUR.
Antistrophe I.

La destinée, l’inévitable destinée est là !

ADMÈTOS.

Hélas !

LE CHŒUR.

Et tu ne mets point de fin à tes maux !

ADMÈTOS.

Hélas !

LE CHŒUR.

Ceci est lourd à supporter, mais cependant…